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MORALE À NICOMAQUE.

à peu près autant de l’Idée ; car si le bien qu’on attribue à tant de choses et qu’on fait commun à toutes, est un comme on le prétend, ou s’il est quelque chose de séparé qui existe en soi, il est dès lors parfaitement clair qu’il ne saurait être possédé ni pratiqué par l’homme. Or c’est précisément un bien de cette dernière espèce accessible à l’homme que nous cherchons en ce moment.

§ l4. Mais on peut trouver que ce serait un grand avantage de connaître le bien, dans son rapport avec les biens que l’homme peut acquérir et pratiquer ; car le bien ainsi connu nous servant en quelque sorte de modèle, nous saurions mieux découvrir les biens spéciaux qui nous conviennent ; et une fois éclairés sur ce point, nous arriverions plus aisément à nous les procurer. § 15. Tout en reconnaissant que cette opinion a quelque chose de fort plausible, je dois dire pourtant qu’elle semble en désaccord avec les exemples que nous offrent les sciences de tout genre. Quoiqu’elles aient toutes en vue un bien