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supposer qn'Eudème en fût capable ; et il en conclut que le neuvième et le onzième chapitre de ce cinquième livre ne peuvent être de la même main. Il reconnaît toutefois lui-même que cette discussion toute puérile, toute con- fuse qu'elle peut être, se rattache par de nombreuses références à ce qui la précède. D'abord, elle commence elle-même par ces mots (Li\ re V de la Morale à Nico- maque, ch. 1*2, § 1, 1138, a, h) : « On voit encore » d'après ce que nous venons de dire, si l'on peut ou non » être injuste et coupable envers soi-même. » De plus, dans le ch. 9, § A, (1136, a, 3/i), cette question est an- noncée: (( C'est une question que l'on a élevée afin de » savoir si l'on peut être injuste et coupable envers soi- » même. » Un peu plus bas, ch. 9, § 8, (1136, h, 15), il est dit encore : « Des questions que nous nous étions )) posées, il nous en reste encore deux à discuter, et les )) voici : c'est d'abord de savoir qui a tort ou de celui qui !) donne à quelqu'un plus qu'il ne mérite, ou de celui qui ») reçoit plus qu'il ne lui est dû; et en second lieu, si » l'on peut se faire un tort à soi-même et être injuste !) envers soi. » La première de ces deux questions est traitée dans le reste du chapitre neuvième, avec une autre discussion complémentaire dans le chapitre dixième sur l'honnêteté , supérieure à la justice elle-même ; et la seconde est traitée tout au long, si ce n'est très-claire- ment, dans le ch. 12.

11 semble donc tout à fait impossible de partager l'opi- nion de M. Fischer. Le chapitre 12 annoncé dès le chapitre 0, ne peut être détaché du reste de la Morale à Nicomaque, dont il est digne d'ailleurs, sauf quelques taches. Il complète assez bien, quoique un peu longuement, cette

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