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La coinparaisou qui prt'cède, toute succinte qu'elle est, sutîit, ce semble, pour juger très-nettement les rapports des trois Morales entr'elles, et pour apprécier leur valeur respective. La Morale à Nicomaqiie est l'ouvrage original d' Aristote ; la Morale à Eudème en est une rédaction, qui, malgré des défauts, a encore sa valeur ; la Grande Morale n'est qu'un extrait assez peu remarquable, fait sur les deux autres ouvrages.
Les trois livres communs doivent a\'oir appartenu originairement à la Morale à Nicomaque, qui ne peut s'en passer ; et c'est de là qu'on les a transportés dans la seconde rédaction, qui n'a pas continué pour ces livres le travail assez ingrat, qu'elle avait fait sur le reste, et qu'elle recommence avec le septième.
Telles seraient à peu près les conclusions auxquelles je me bornerais pour ma part, et qui ressortiraient, assez certaines dans leur généralité, de l'examen étendu que je viens de faire. Mais il y a contre elles quelques arguments spéciaux qu'il faut réfuter un à un avant de pouvoir être fixé définitivement. ,Ie les emprunte à M. Fischer pour y répondre, bien qu'ils n'aient pas grande force.
Je commence par la double dissertation sur le plaisir au septième livre de la Morale à Nicomaque, et au dixième. M. Fischer s'appuie sur les passages suivants pour prouver que ces deux théories se contredisent, et que par consé- quent elles ne peuvent être du même auteur.
Livre VII, chapitre 12, g 2 de la Morale à Nicomaque : « Il est très-possible qu'il y ait un certain plaisir qui soit » le bien suprême, bien qu'il y ait plus d'un plaisir qui 1) soit mauvais. »
Même livre, même chapitre, ^ 6 : u Si tous les êti-es,
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