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PUÉLIMINAUIE. crcxvii

passe à l'examen particulier des vertus; et il étudie suc- cessivement le courage et la tempérance dans la fin du troisième livre ; la libéralité, la magnificence, la magna- nimité, la noble ambition, la douceur, l'amabilité, la franchise, etc., dans le quatrième; la justice, dans le cin- quième tout entier.

C'est à la fin de ce cinquième livre que se trouve dis- cutée la question de savoir jusqu'à quel point on peut être injuste envers soi-même. M. Fischer et M. Fritzsch ont jugé cette discussion trop peu digne d'Aristote, et ils l'ont renvoyée à Eudème. C'est être bien sévère. Je nn dis pas que tous les détails en soient également satisfai- sants ; et j'avoue qu'il y en a quelques-uns que je vou- drais en retrancher, soit parce qu'ils surabondent, soit parce qu'ils sont obscurs. Mais d'abord cette discussion, bien ou mal placée, bien ou mal développée, est annon- cée formellement dans ce qui précède. Au chapitre IX , ^ 8, l'auteur, qui est bien Aristote ici, à moins qu'on ne suppose une interpolation, se réserve de la traiter ; et je regretterais beaucoup pour ma part qu'il n'eût pas tenu sa promesse. Tout en reconnaissant les défauts, je sens aussi les beautés ; la réprobation du suicide, et la confir- mation de cette forte maxime, qu'il vaut mieux souffrir l'injustice que la commettre, me semblent des théories tout à fait dignes du philosophe. Platon, sans doute, les avait exposées avant lui. Mais il serait fâcheux que la Morale d'Aristote ne les eût point reproduites; et c'est une lacune assez grave qu'on lui impose, en la mutilant de ce chapitre, qui, malgré quelque confusion, n'en est pas moins au niveau de tous les autres.

La théorie des vertus morales étant achevée, Aris-

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