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r.CLXX[V DISSERTATION

Une vchose assez singulière, c'est que Diogènede Laërtc dans son catalogue, ne nomme point nos trois ouvrages. Il cite seulement un traité de Morale en cinq livres. Ce ne peut être ni la Grande Morale, qui n'en a que deux, ni la Morale à Eudème, qui en a sept et quelquefois huit, selon une division différente des derniers chapitres, qui sont tout en désordre, ni enfin la Morale àNicomaque, qui en a dix, et qui, même en retranchant les trois livres communs, en aurait encore sept. Qu'est-ce donc que cet ouvrage en cinq livres dont parle Diogène ? On a conjecturé que ce pourrait être la Morale à Eudème, d'après la division en huit livres, à laquelle il aurait retranché les trois livres communs pour les laisser à la Morale à Nicomaque. Quelle est la valeur de cette conjecture ? Assez peu importe ; et tout ce que l'on peut dire, c'est que Diogène de Laërte, si peu exact en général, n'a point ici dérogé à ses habi- tudes. Il ne mentionne qu'un ouvrage en cinq livres sans s'apercevoir qu'il vient lui-mêmede citer, quelques lignes plus haut, une sentence d'Aristote, qui se trouve, dit-il, dans le septième livre de la IMorale : « Celui qui a des » amis, n'a pas d'ami. » Et en effet, cette sentence se retrouve textuellement dans le septième livre de la Morale à Eudème (ch. 12, § 10), comme elle est implicitement aussi dans le neuvième livre de la Morale à Nicomaque (ch. 10, g6).

Il y a donc malheureusement très-peu à se fier aux renseignements de Diogène. On a voulu encore, mais assez vainement, dans quelques articles de son catalogue,

��fonnellemenl cité, Scliolia in Aristotelem, rccension de M. Brandis, p. 31' a, 2!\, dans la grande édition de l'Académie de Berlin.

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