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PREFACE. ccx.vxin

qu'on ne l'orme les esprits ; et la matière se prête mieux que l'intelligeuce et la volonté à tout ce qu'on en exige. Mais ici comme dans le reste, il faut tou- jours avoir les regards fixés sur le but suprême de la vie. Il ne s'agit pas de Oiire des athlètes, ni même des hommes bien portants ; il s'agit surtout de faire des hommes vertueux. La force du corps est précieuse ; mais la force de l'àme l'est plus qu'elle apparemment ; et la culture physique n'a d'importance qu'autant qu'elle profite à la culture morale. C'est un point sur lequel Kant n'a point assez insisté, et que peut- être il n'a point assez compris ^ .

Il voit bien que la gymnastique habitue l'enfant à une discipline, et qu'en endurcissant son corps, elle le garantit contre une mollesse corruptrice. Il ajoute qu'il faut dresser aussi les corps pour la société. Tout cela est fort juste. Mais on pouvait dire beau- coup plus nettement en quoi la culture du corps profite à la morale; car c'est là uniquement la ques- tion.

Comme l'être humain est composé de deux prin- cipes contraires, dont l'un est fait pour commander

��(1) Voir le Traite de VàlMjtujhiuc, iJage 377, ti-atluction de M. J. Tissot.

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