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il biaisera avec lui, quand il ne le fuira pas; et sa liberté, quand il sera d'âge à en jouir, ne sera qu'une succession de faux-fuyants ou de capitulations, peut- être nième de défaites.

Comme la liberté dans l'homme n'est que la sou- mission à la loi de la raison, il n'est point à craindre défendre l'âme de l'enfant serviie, en le faisant obéir à des ordres raisonnables. Avant que sa propre intel- ligence ne puisse le guider, il est tout simple qu'il se laisse guider par l'intelligence d'autrui, surtout quand celui qui commande est un père ou une mère, il ne résiste en général à un joug si doux et si naturel que quand un empire capricieux et lyrannique lui apprend la révolte. La plupart des enfants sont dociles ; leur candeur et leur faiblesse les poussent à l'obéissance ; et quand ils sont rétifs, c'est le plus souvent la faute des mains imprudentes qui les con- duisent. Kant prétend avec raison qu'un des prin- cipaux problèmes de l'éducation, c'est de savoir comment on peut concilier la soumission à la légitime contrainte avec l'usage de la liberté. C'est un être libre et raisonnable qu'il s'agit de former par l'édu- cation ; et ce serait manquer le but que de faire un esclave. Mais le problème n'est pas aussi difficile a résoudre qu'il le semble. Si Ton a le soin de laisser

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