Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée

PUEFACK. (;<;x\i\

l'alleiUion suffisanlc pour le réaliser. Cliaeun de nous peut eu appeler à sa propre observation : Où sont les éducations bien faites, et sérieusement suivies? Dans combien de familles ce grand objet est-il traité avec la sollicitude qu'il mérite ? Et cependant, qui pour- rait soutenir que jamais une éducation véritable ait manqué de porter ses fruits ? Où sont les âmes si mal douées par la nature qu'elles soient restées rebelles à la tendre fermeté d'une mère, ou à l'auto- rité d'un père aimant? La vérité bien douloureuse, c'est qu'il y a trop de familles qui remplissent très- imparfaitement leurs devoirs; et que, si l'on rencontre plus tard tant d'hommes moralement incomplets, c'est qu'il y a eu d'abord trop d'enfants mal élevés. Kant le sent bien aussi et le déplore. Mais il eût peut-être été plus sage à lui d'adresser ses préceptes aux pères, qui ont tant de pouvoir, plutôt qu'aux maîtres, qui en ont si peu. Par un bonheur providentiel, le pèK; ne peut même arguer de son ignorance dans l'accom- plissement de ces devoirs, si graves et si faciles, puisqu'il suffit, pour les bien remplir, d'une aireclion constante et d'un sincère dévouement. La supériorité de ses lumières est toujours si grande, à moins qu'il ne soit lui-même corrompu, qu'en général l'enfant a tout à gagner, pour peu qu'on veuille s'occuper de lui.

�� �