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��ont l'ondée, el à laquelle le Christianisme est venu donner la sanction même de Dieu? Il faut bien que la sagesse de notre âge se le dise : en fait de croyances morales, c'est à la philosophie grecque que nous devons tout ; el la Grèce, qui a tant de titres à la reconnais- sance de l'esprit humain, n'en a pas de plus beau ni de plus sacré que celui-là. Cet aveu n'a pas de quoi nous humilier; il n'ôte rien à la valeur propre que nous pouvons avoir, et que le Christianisme a tant accrue. Mais c'est aussi un devoir imposé par la morale que de conserver une juste gratitude à qui elle est due. On serait coupable de jouir de sa for- tune sans se rappeler quelquefois de qui on la tient; et la faute s'accroît par la grandeur même des bienfaits qu'on oublie. Les croyances influent au moins autant sur les sociétés que sur les individus ; et la civilisation moderne, dont nous sommes si fiers à bon droit, ne serait pas ce qu'elle est, si elle ne pensait point de la nature de l'homme et de sa dignité, de ses devoirs el de ses destinées, ce que Platon en a pensé. A regarder les choses de près, il esl facile de découvrir entre le Platonisme el nous une commu- nauté de foi toute pareille ; et il suffit, pour s'en convaincre, de rapprocher Kant, le représentant de

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