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Iralions obliques qu'il en propose, sont loin de les raflermir dans des temps de doute et d'incrédulité. Le Crilicisme est trop timide en métapliysique pour être décidé même en morale; et la raison pratique ne se permet qu'un dogmatisme équivoque sous le scep- ticisme de la Raison pure. Dans le système de Kant, la liberté, l'immortalité del'àme et la providence sont plutôt possibles que réelles. Quant à Platon., quelle immense distance et de son disciple et de son rival ! Sauf quelques légers nuages sur la liberté, il n'est pas une des grandes croyances de la raison humaine qui lui ait manqué et qu'il n'ait mise dans une écla- tante lumière. Depuis lui, qu'a-t-on pu ajouter à ce trésor? Quel principe nouveau a-t-on découvert? Quelle démonstration, inconnue de son génie, a-l-on essayée? On a pu être plus profond ; a-t-on pu être plus complet ? J'interroge vainement les siècles ; ils répondent en montrant ce qu'ils ont puisé et puise- ront éternellement à cette source intarissable.

Et qu'on ne s'étonne pas si c'est à celte mesure des croyances que je crois devoir juger ces trois sys- tèmes. En morale, comme le dit si bien Aristote , c'est la pratique qui importe plus que la théorie. Et qu'est-ce qui peut régler la pratique, si ce n'est les croyances? Explicites ou cachées, claires ou aveugles,

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