Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/213

Cette page n’a pas encore été corrigée

PUÉF.VCE. cr.v

SCS const^quences. 11 a continué ce long travail, de propos délibéré, dans plusieurs ouvrages, sans perdre de vue un seul instant sou objet et ses desseins. Il a réussi à faire de la morale une science complète et lui a donné, à certains égards, une rigueur qu'elle n'avait jamais eue, et dont elle semble encore inca- pable, malgré ce décisif exemple, à bien des esprits prévenus. Tout en la plaçant sur des fondations assez chancelantes, dans le scepticisme de la Raison pure, il l'a portée à une hauteur d'oii rien désormais ne peut la faire descendre ; et si la loi du devoir avait encore besoin d'une démonstration invincible, c'est lui qui la lui a donnée. 11 pouvait faire celte démons- tration plus simple^ et plus attrayante ; il ne pouvait la faire plus forte. La forme de Kant a quelque chose de pédantesque et de repoussant, que même un pro- fesseur n'était pas tenu d'avoir. Mais ce style qui nuit à la propagation de la vérité, était peut-être nécessaire à son génie pour qu'il la trouvât. Le dia- logue platonicien, mis à part, pour les motifs que l'on sait, la forme d'Arislote est préférable à celle de Kant. Mais si Kant en eût adopté une autre qui lui aurait été moins naturelle, il est à craindre qu'il n'eût point été tout ce qu'il est. Lui seul enseigne véritablement la morale, tandis que les autres ou

�� �