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\ PREFACE.

morale ! Les faits que ces sciences nous appreiiiienl, cl les vérités qu'elles nous découvrent, ou sont con- testables, ou exigent de qui veut les comprendre des facultés que tous les esprits ne possèdent point. Pour les uns, ils sont étrangers à l'homme ; et ils demandent des observations extérieures, souvent dif- ficiles et douteuses, et parfois même impossibles. Pour les autres, ce sont de longs enchaînements de l'aisonnemenls qu'il n'est guère plus aisé de suivre. Dans la science morale au contraire, chacun de nous porte en soi Tous les faits dont elle s'occupe ; et toujours vérifiables, ils posent sans cesse sous nos yeux. Nous n'avons pas à sortir de nous pour les connaître ; il suffît de nous interroger nous-mêmes avec attention et sincérité pour obtenir d'infaillibles réponses. Dans un cœur honnête et droit, qui sait faire taire l'égoïsme et la passion, ces réponses sont des oracles, qu'on peut écouter toujours, parce qu'ils ne trompent jamais. En admettant que dans des temps moins avancés elles aient pu varier, ou même qu'elles varient encore chez des peuples moins favo- risés, elles sont parmi nous identiques et immuables. Nous pouvons laisser de coté des dissidences, incer- taines, quand elles ne sont pas tout à fait fausses; et nous pouvons alîirmcr. sans crainte d'erreur, qu'a

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