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PREFACE. n.wu

Descaries el celle de Platon. Lorsqu'on peut s'ap- puyer sur les faits les plus certains et les plus ordi- naires, il y a danger à se contenter de subtilités logiques, qui, malgré tous les elForts du génie, sont dénuées de toute autorité, et qui provoquent les plus tristes désordres dans la pensée commune. C'est ris- quer la liberté, l'immortalité de l'àme et l'existence de Dieu, que de les réduire à n'être que des concepts dérivés, hypothèses ou postulats, comme Rant voudra les nommer. Pour la liberté, elle est un lait vivant, qui n'a point besoin de démonstration et qu'il suflit d'attester. La seule question qui puisse s'élever , c'est de savoir comment ce privilège qui soustrait l'homme aux lois universelles des choses, peut s'accorder avec ces lois et avec la providence qu'elles révèlent. Mais cette question n'a rien à faire dans la morale, et Kant qu'elle embarrasse bien vainement, eût beau- coup mieux fait de la renvoyer à la métaphysique. Quant à l'àme, les arguments qu'on tire de sa nature propre pour démontrer qu'elle est immortelle, sont bien autrement solides que ceux que Kant prétend y substituer. Si l'on peut constater par les observa- lions les plus précises que le principe qui, dans l'homme, sent, veut cl pense, est tout autre (}ue le principe (lui nourrit et l'ait végéter le corps, on peut

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