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CLX PRÉFACE.

croit avoir besoin pour construire ses théories, ne prouvait pas que la raison n'est trop souvent pour lui que l'échafaudage des raisonnements les plus subtils et les plus contestables.

Les Fondements de la métaphysique des mœurs se divisent en trois parties. Dans la première, Kanl essaie de s'élever de la connaissance commune de la morale à la connaissance philosophique. Dans la seconde, il passe de la philosophie vulgaire à la mé- taphysique des mœurs. Dans la troisième, il en vient, par un dernier pas, de la métaphysique des mœurs à la critique de la raison pratique.

On s'attendrait à ce qu'il va d'abord rechercher quelles sont les opinions, plus ou moins explicites du vulgaire, sur le principe de la moralité. Mais il n'en fait rien ; et il pose, en débutant, cet axiome, que l'on ne peut rien concevoir au monde qui soit abso- lument bon, si ce n'est une bonne volonté. 11 entend par la bonne volonté, celle qui ne tire pas sa bonté de ses eflfets ou de ses résultats plus ou moins utiles, mais seulement du vouloir, c'est-à-dire d'elle-même. « Quand un sort contraire, dit-il, ou l'avarice d'une » nature marâtre priverait cette volonté de tous les » moyens d'exécuter ses desseins; quand ses plus " grands efforts n'abouliraient à rien; et quand il ne

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