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LIVRE Vil, CH. XIV, S •2r>. ^57

1) ont en eux un principe qui vaut mieux que tout l'esprit » et toutes les réflexions du monde. » g 23. D'autres ont la raison pour se guider ; mais ils n'ont pas ce principe ' qui mène les gens heureux au succès. L'enthousiasme même, quand ils le ressentent, ne les fait pas réussir, tandis que les premiers réussissent, toat déraisonnables qu'ils sont. Même chez les gens réfléchis et sages, qui voient d'un coup-d' œil, et comme par une sorte de divina- tion, ce qu'il faut faire, ce n'est pas exclusivement à leur raison qu'il faut rapporter cette décision si sûre et si prompte. Chez les uns, c'est la suite naturelle de l'expé- rience ; chez les autres, c'est l'habitude d'appliquer ainsi leurs facultés à la réflexion. Ce sont là des privilèges qui n'appartiennent qu'à l'élément divin qui est en nous ; c'est lui qui voit si nettement ce qui doit être, ce qui est, et tout ce qui reste encore obscur pour notre raison impuissante. C'est là ce qui fait que les mélancoliques ont des songes et des visions si précises. Une fois que la raison a disparu en eux, ce principe semble y prendre d'autant plus de force ; et c'est comme les aveugles, dont la mémoire est en général beaucoup meilleure, parce ([u'ils sont exempts de toutes les distractions que causent les perceptions de la vue, et qu'ainsi ils gardent mieux le souvenir de ce qu'on leur a dit.

��D'une maniire générale, c'est la spon- pas aussi précis. — Mnne chez les

tanéité, qui se maniicsU: surtout dans gens réjléclds et sages. Idées grandes

les inspiralinns du génie. et justes, ainsi que toutes celles qui

§ 23. Qui mène les gens heureux suivent. — Les mélancoliques ont

au siiccis. Ceux qui réussissent par des songes et des visions si précises.

la faveur de la fortune, sans mérite cl Détails physiologiques assez étranges

sans calcul. Le texte d'ailleurs n'est et fort contestables. Ceci serait vrai

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