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LIVRE VII, CH. XIV, § 15. !ib?,

raison. La nature seule les conduit ; et, sachant désirer les choses qu'il faut désirer, dans le moment, et dans toutes les conditions, de temps et de lieu, et de la façon, (ju'il les faut désirer, ils réussissent, tout inhabiles, tout dépourvus de raison qu'ils peuvent être, aussi bien que pourraient le faire ceux qui sont eu mesure de donner aux autres des leçons de conduite.

Ainsi, l'on doit dire que les gens ont du bonheur, quand ils réussissent dans la plupart des cas, sans que la raison entre pour rien dans leurs succès; et les gens heureux, de cette façon, le sont par le seul fait de la nature.

^ 1/i. Du reste, quand on parle de heureux hasard, de bonheur, il faut bien savoir que ce mot a plusieurs sens. U y a des choses que l'on fait k la fois, et par simple instinct, et par réflexion bien arrêtée de les faire. 11 en est d'autres que l'on fait, au contraire, tout dilTéremment. Si dans les dernières on réussit, tout en ayant mal cal- culé, nous disons que c'est du bonheur, ainsi que dans les cas où l'on aurait certainement moins bien réussi en calculant. § 15. Il se peut donc que ces gens-là ne doivent leur bonheur qu'à la nature; car leur instinct et leur désir, eu s' appliquant à ce qu'il fallait, ont réussi ; mais leur calcul n'en était pas moins puéril et absurde, (le qui •les a sauvés, c'est que leur calcul avait beau être faux, la cause qui avait provoqué ce calcul, à savoir l'instinct, était juste, et qu'elle a, par sa justesse, sauvé l'impru-

��§ li. De heureux luisard, de pensables à cause de ce qui suit.

bonheur. 11 n'y u qu'un seul mot § 15. U se peut doue. Détails un

(Liuslelcxte. — /l /«i /"kis. J'ai ajouté peu lonpis. — A savoir l'instinct.

CCS mots, qui me semblent indis- J'ai ajoute cette explication pour

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