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PREFACE. t.xxw

la lempérance entre la débauche et rinscnsibililé, la grandeur d'àme entre l'insoleuce et la bassesse, etc. ? Mais le philosophe demande à ces considéra- lions des conseils dont la pratique puisse faire son profit; et le vrai moyen, pour chacun de nous, d'atteindre à ce milieu qui est la vertu, c'est de con- naître les penchants naturels que Ton a, et de les combattre, s'ils sont mauvais, en se rejetant autant qu'on le peut vers l'extrême opposé. La théorie d'Aristote n'a donc que les défauts qu'on lui prête i^ratuitement ; et, telle qu'il la donne lui-même, elle est acceptable de tout point. ThéoriquemenI, elle n'a rien de faux, quand on la limite ; pratiquement, c'est une règle de conduite excellente, quand on est assez fort pour l'appliquer.

Mais il ne suffit pas de savoir quels sont les con- ditions, les caractères et les diverses espèces de la vertu. L'homme doit surtout savoir qu'elle est volontaire et qu'elle ne dépend que de lui.

Nous avons vu que les théories de Platon sur le grand fait de la liberté n'étaient pas très-satisfai- sanf.es, et qu'il avait obscurci ce principe essentiel par une trop bonne opinion de l'humanité. Aristolo, au contraire, l'a mis dans tout son jour, et il s'est plu en qu.elque sorte à en accumuler les preuves.

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