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hZii MORALE A EUDÈME.

§ 13. Il est certain d'abord que l'ainl vent être comme le dit le proverbe : « Un autre Hercule, un autre nous- mêmes. » Cependant, il est distinct de nous ; il en e&t séparé, et il est difficile de se réunir en un seul et même individu. Cet être, qui nous est parfaitement conforme par nature, est autre que nous par son corps, tout semblable qu'il est; en outre, il est autre par l'âme, et peut-être difTère-t-il encore davantage dans chacune des parties de cette âme et de ce corps. Pourtant, l'ami n'en veut pas moins être un autre nous-mêmes, séparé de nous. § 1/i. Ainsi, sentir son ami, c'est nécessairement en quelque sorte se sentir soi-même ; c'est comme se connaître soi- même que de le connaître. C'est donc un très-vif bonheur qu'approuve la raison, que de jouir, avec son ami, même d'amusements vulgaires, et de se trouver en sa com- pagnie, puisque nous le sentons toujours ainsi lui-même en sentant les choses avec lui. Mais c'est un bonheur bien plus vif encore que de goûter ensemble des plaisirs plus relevés et plus divins. La cause de cette félicité, c'est qu'il est toujours plus doux de se contempler soi-même dans un homme de bien, meilleur encore que vous. Par- fois, c'est un simple sentiment, tantôt un acte, tantôt quel- qu autre chose qui réunit les cœurs. Or, s'il est doux d'être soi-même heureux, et si la vie commune a cet avantage d'y pouvoir agir ensemble, la société des hommes émi-

��g 13. Il est difficile. Il y a peut- inents délicats cl vrais. — Même d'it-

t^tre une sorte iriionie dans ceUe musetncnts vulgaires. Les jeux de

expression, puisque Timpossibilité toute espèce, et les exercices du

est de toute évidence. corps, par exemple. — Se contem-

§ lU. A bien .sriilir spii onii. Senti- vlci' soi-wi'mr. Je ne sais si ce

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