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LIVRE VII, CH. XI, S 7. Zi'29

vient qu'elles sont si nombreuses, et que chacune semble s'appliquer h une seule amitié, bien que cependant il n'en soit rien. Prenons, j^ar exemple, cette définition qui prétend que l'amitié consiste à souhaiter l'existence de l'ami. Elle n'est pas exacte ; car celui qui est dans une position supérieure, ou celui qui a été le bienfaiteur d'un autre, veut bien aussi l'existence de son propre ouvrage , de même qu'on doit souhaiter longue vie au père qui vous a donné le jour, sans parler du juste retour qu'on lui doit. ]\Iais ce n'est pas avec son obligé qu'on veut vivre ; c'est uniquement avec celui qui vous plaît et vous est agréable. § 7. Les amis peuvent avoir des torts mutuels, toutes les fois que ce sont les choses qu'ils aiment plutôt que celui qui les possède. Au fond, ils ne sont amis que de ces choses ; et, par exemple, l'un pré- fère le vin qu'il trouve excellent, à l'hôte qui le lui donne; l'autre préfère l'argent, parce que l'argent lui est utile. Faut-il s'indigner de ces trahisons et accuser cet ami d'avoir préféré une chose qui, pour lui, vaut plus, à une personne qui vaut moins h ses yeux ? On se plaint pour- tant, et l'on ne s'aperçoit pas que maintenant on vou- drait trouver l'honnête homme, tandis qu'auparavant on ne recherchait soi-même que l'homme agréable ou l'homme utile.

��livi-p, semblent suftisanle?. — Qui )ic rexnctitude. Les arailiés qui s'adres-

soiif/e qu'a Texistence de l'ami, Pen- sent aux gens riches, sont souvent

sée trop peu développée. dans ce cas; elles n'en sont quclque-

§7. Toutes les fois que ce sont fois pasmoins sincères; niaisPoccasion

les choses.,.. Observation profonde, montre bien qu'on tenait aux choses

et dont on peut aisément vérifier beaucoup plus qu'aux personnes.

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