LIVRE Vil, CH. I, g 12. 361
sont fort éloignées les unes des autres, les uns trouvant que c'est le semblable qui est ami, et que le contraire est ennemi :
<i Oui constamment, le moins est l'ennemi du plus ; (( Et chaque jour accroît la haine des vaincus. »
Les lieux même où se trouvent les contraires sont séparés, tandis que l'amitié semble rapprocher et réunir les êtres. § 11. D'autres explications opposées soutiennent que les contraires seuls sont amis ; et Heraclite blâmait le poète d'avoir dit :
M Ah! cesse la discorde et des Dieux et des hommes. »
Pour défendre cette opinion, on ajoute qu'il ne saurait y avoir d'harmonie en musique, s'il n'y a pas de grave et d'aigu, pas plus qu'il n'y aurait d'animaux sans le mâle et la femelle, qui pourtant sont des contraires.
§ 12. Voilà donc déjà deux systèmes sur l'amitié. On apei-çoit sans peine qu'ils sont' bien généraux, et qu'ils sont bien éloignés entr'eux. j\L'iis il y en a d'autres qui sont plus rapprochés des faits et qui les expliquent parfai-
��§ 10. Oui constamment.,.. Ces ils sont identiques sous le rappport de
deux vers sont d'Euripide, Les Pliéni- l'espèce.
ciennes, v. 539, édit. de Firmin § 12. Biens généraux. La même
Didot. crilique se retrou\e dans la Morale ii
§11. Ilcradile bldniait le pacte. Nicomaquc, livre VIII, cli. 1, §7;
Le poète est Homère, Iliade, chant et Aristote y conclut qu'il ne faut
XVIII, T. 107. — Qui pourtant sont étudier l'amour que dans l'iiomnie,
des contraires. Les explications sont sans prétendre à une explication uni-
évidemment insuffisantes et superfi- vcrselle des choses. — Et qui les ex-
cielies. Si le mdle €t la femelle sont pliqueni parfaitement. L'éloge est
contraires sous le rapport du sexe, fort exagéré, si on l'applique aux
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