346 MORALE A EUDÈME.
circonspect. En général, l'un n'aime que la vérité ; les autres n'aiment que le faux.
§ 7. Un milieu, c'est encore la politesse ou le savoir- vivre. L'homme poli tient le milieu entre l'homme rus- tique et grossier, et le mauvais plaisant, qui se donne tout à tous. De même qu'en fait de nourriture, l'homme diffi- cile et délicat diffère du glouton qui dévore tout, parce que l'un ne mange rien ou peu de chose, et encore avec peine, et que l'antre engloutit sans discernement tout ce qui se rencontre ; de même, l'homme rustique et grossier difïere du mauvais plaisant et du bouffon trivial. L'un ne trouve jamais rien qui le puisse dérider ; et il reçoit avec rudesse tout ce qu'on lui dit ; l'autre au contraire accepte tout avec ime égale facilité et s'en amuse. Il ne faut être ni l'un ni l'autre. Mais il faut tantôt admettre ceci^ tantôt rejeter cela, et toujours suivant la raison ; et tel est l'homme poli qui sait vivre. § 8. En voici bien la preuve, et c'est toujours la même dont nous nous sommes si sou- vent servi : le savoir-vivre ou la politesse qui mérite vrai- ment ce nom, et non pas celle qu'on appelle ainsi par simple métaphore, est en ce genre de choses la façon d'être la plus honnête ; et ce milieu est digne de louange, tandis que les extrêmes sont à blâmer. Or, la vraie poli- tesse peut être de deux sortes. Tantôt, elle consiste à bien prendre les plaisanteries, surtout celles qui s'adressent à
��§ 7. Ou le savoir-vivre. Para- § 8. Dont nous nous sommes si
plirasc, que j'ai cru devoir ajouter, souvent servi. J'ai ajouté tout ceci
— Qui se donne lotit d touè. Même pour compléter la pensée. — Ce mi-
remarque. — Il ne faut être tii l'un lieu est digne de louancjc. Voilà cette
ni l'autre. Observation de mœurs preuve que l'auteur a déjù fréquem-
Irùs-dOUcute ; c'est de l'atlicisrae. ment employée pour classer les
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