33/s MORALE A EUDÈME.
toutes les vertus sont la suite de la magnanimité, ou la magnanimité est la suite de toutes les vertus.
§ 6. Bien phis ; il semble que la disposition à dédaigner les choses est un des traits de la grandeur d'âme. D'abord, il n'y a pas de vertu qui, dans son genre, n'inspire à l'homme le mépris de certaines choses même très-grandes, quand elles sont contraires à la raison. Ainsi, le courage fait mépriser les plus grands dangers ; car l'homme de cœur pense qu'il y aurait une grande honte à fuir, et que la multitude des ennemis n'est pas toujours redoutable. Ainsi, l'homme tempérant méprise les plus grands et les plus nombreux plaisirs; et l'homme libéral ne méprise pas moins les grandes richesses. § 7. Mais ce qui fait que le magnanime éprouve plus particulièrement ces senti- ments, c'est qu'il ne veut s'occuper que d'un très-petit nombre de choses, et de choses qui soient vraiment grandes à ses propres yeux et non pas seulement aux yeux d' au- trui. L'homme qui a une grande âme, s'inquiéterait bien plutôt de l'opinion isolée d'un seul individu honnête que de celle de la foule et du vulgaire. C'est ce qu'Antiphon,
��duiscnl la graiidciir d'àuie, en nous de citoses. C'est un tles traits distinc-
apprenant à pratiquer toujours le tifs de la grandeur d'ilme, et la source
bien et le devoir. de quelques-uns des défauts du ma-
§ 6. /l dcilaigiur les clioses. Ou gnaiiime. — Aux yeux d'autrui. Le
mieux : « la plupart des choses », magnanime, par sa vertu même,
parce qu'en clfet il y a très-peu de s'occupe fort peu de l'inipression
choses qui méritent que l'âme de qu'il produit sur ses semblables. —
l'homme s'en occupe et se passionne Antiplion. Ce n'est pas Antiphon le
pour elles. — D'abord, il n'y a pas poêle dont il est parlé plus loin livre
de t'cr/M. Développement de ce qui VII, ch. i, §9, etdans la Hhétoriquc,
vient d'être dit un peu plus haut. livre 11, ch. 6, p. 1385, a, 9, de
% 7. Que d'un tv^s-petit no.hbve l'édition de Berlin. C'est Antiphon le
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