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LIVRE m, CH. I, H 17.

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��gnons tous de ce nom, par la ressemblance qu'elles ont entr' elles. Les dangers qu'on supporte, dans ces cas divers, sont les mômes ; mais ce n'est pas par les mêmes motifs. La première espèce de courage est- le courage civil; et c'est le respect humain qui le produit. La seconde, c'est le courage militaire. Ce courage vient de l'expérience qu'on a faite antérieurement, et de la connaissance que l'on a, non pas du danger, connue le disait Socrate, mais des ressources qu'on aura dans le danger, g 16. La troi- sième espèce de courage est celui qui tient à l'inexpérience et à l'ignorance; c'est celui des enfants et des fous, qui supportent, les uns, tout ce qu'on leur voitendurer, et les autres, qui prennent à poigne-main des serpents. Une autre espèce de courage est celui que donne l'espérance ; il fait affronter tous les dangers à ceux qui ont fréquem- ment réussi, et qui s'enivrent de leurs succès, comme les gens à qui les fumées du vin procurent les espérances les plus riantes. § 17. Une dernière espèce de courage est celui qu'inspire une passion sans raison et sans frein, l'amour ou la colère. Quand on est amoureux, on est en général téméraire plutôt que lâche; et l'on affronte tons les

��Voir la Mnrulo à Mcomaquc, livre m, cil. 9; et Grande Morale, livre I, cil. 19. — Le courage civil. C'est-à- dire, le courage qu'on a par respect de Popinion de ses concitoyens, lîien que cette expression ait dans notre langue une acception qui semble difl'é- renle, au fond c'est la même pour bien des cas. — Comme le disait So- crute. Voir dans le Lâchés, p. 372 et

��378, de la traduction de M. Cousin. § 1(5. Des enfants et ilcs fous. On ne peut pas dire que les fous sont ignorants précisément. Ils ont su le danger; mais le dérangement de leurs facultés ne leur permet plus de le savoir. — Qui ont fréquemment rcussi.Oa qui ont l'espoir de réussir, dans quelqu'entreprisc ([ui excite violemment leurs désirs.

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