de pure théorie, de même aussi la fin poursuivie est le principe, et comme l’hypothèse de tout le reste, dans les sciences qui ont à produire quelque chose. Pour guérir telle maladie, il faut nécessairement tel remède, afin que la guérison puisse être obtenue ; absolument comme pour le triangle, si ses trois angles sont égaux à deux droits, il faudra nécessairement qu’il sorte telle conséquence de ce principe une fois admis. § 6[1]. Ainsi, la fin qu’on se propose est le principe de la pensée ; et la conclusion même de la pensée, est le principe de l’action. Si donc c’est, ou la raison, ou la vertu, qui sont les vraies causes de toute rectitude, soit dans les pensées, soit dans les actes, du moment que ce n’est pas la raison, il faudra que ce soit la vertu qui fasse que la fin soit bonne. Mais elle sera sans influence sur les moyens qu’on emploie pour arriver au but. § 7[2]. La fin est ce pourquoi l’on agit, puisque toute intention, toute préférence s’adresse à une certaine chose, et a toujours une certaine chose en vue. Le but qu’on poursuit à l’aide du moyen terme, est causé
- ↑ Du moment que ce n’est pas la raison. Il semble que c’est induire beaucoup trop le rôle de la raison ; et c’est trop la séparer de la vertu qu’elle doit éclairer et conduire. — La vertu qui fasse que la fin soit bonne. En d’autres termes, c’est l’intention vertueuse qui fait que la fin qu’on se propose est bonne, bien que peut-être la raison ne puisse pas toujours l’approuver.
- ↑ Le but… est causé par la vertu. Répétition de ce qui vient d’être dit un peu plus haut. Ces répétitions sont fréquentes.