Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1303

Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE II, en. X, ^] 30. -299

sommes faits ainsi ({uc l'àmo regarde comme un bien ce qui lui est agréable; et ce qui lui est plus agréable lui semble meilleur ; de même que ce qui Ini est pénible lui semble mauvais , et que ce qui lui est plus pénible, lui semble plus mauvais aussi. § 29. Cela même doit encore nous faire voir très-clairement que le vice et la vertu ne se rapportent qu'aux plaisirs et aux peines. En effet, la vertu et le vice s'appliquent exclusivement k des actes où nous pouvons marquer notre intention et notre préfé- rence. iMais la préférence s'applique au bien et au mal, ou du moins à ce qui nous semble tel ; et dans le sens ordinaire de la nature, c'est le plaisir et la douleur qui sont le bien et le mal. § 30. De plus, nous avons montré que toute vertu morale est toujours une sorte de inilieu dans le plaisir ou dans la peine, et que le vice consiste dans l'excès ou dans le défaut, relativement aux mêmes choses que la vertu. La conséquence nécessaire de ces principes, c'est que la vertii est cette manière d'être morale qui nous porte à préférer le milieu, pour ce qui nous concerne, dans les choses agréables comme dans les choses pénibles; en un mot, dans toutes les choses qui constituent vraiment le caractère moral de l'homme, soit dans la peine, soit dans le plaisir. Car on ne dit jamais d'un homme qu'il a tel ou tel caractère, par cela seul qu'il aime les choses sucrées ou les choses amères.

��§ 29. Cela mânc doit encore... S 30. Nous avons montré. Voir A'oir plus haut, dans ce iiuiiic livre, ci-dessus, cli. .3, § 3, des théories ch. h, § 5. loul à f;iii ;inuios;ucs.

�� �