En résumé, si nous devions, pour bien analyser le volontaire et l’involontaire, les rapprocher de l’idée de force et de violence, notre étude est achevée ; et il faut nous arrêter ici ; car ceux-là même qui nient le plus vivement la liberté et qui prétendent n’agir que contraints et forcés, n’en sont pas moins libres dans l’opinion qu’ils défendent.
CHAPITRE IX.
§ 1[1]. Après avoir atteint notre but, qui était de prouver que la liberté n’est bien définie ni par l’appétit, ni par la réflexion, il nous reste à spécifier ce qui, dans ce phénomène, regarde la pensée et la raison. § 2[2]. Un premier point incontestable, c’est que le volontaire paraît l’opposé de l’involontaire ; et qu’agir en sachant à qui l’on s’adresse, comment et pourquoi l’on agit, est tout le contraire d’agir en ignorant à qui l’on s’adresse, comment et pourquoi l’on agit comme l’on fait. J’entends une ignorance réelle et non pas indirecte. Ainsi, vous pouvez avoir
- ↑ Il nous reste… la pensée et la raison. Il semble que ceci vient d’être fait précisément dans le chapitre qui précède.
- ↑ Les filles de Pélias. Elles égorgèrent leur père, sur la promesse de Médée, qui devait le ressusciter en le rajeunissant. — Que c’est un philtre. Voir la Grande Morale, livre I, ch. 15, § 2.