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î>8/i MORALE A EUDÈME.

on excuse ces fautes, comme ayant été provoquées par des causes qui triomphent habituellement de la nature humaine. On pourrait trouver qu'il y a force et con- trainte, plutôt quand nous faisons quelque chose pour ne point éprouver une douleur trop forte que quand nous n'agissons que pour n'en point avoir une légère ; ou bien encore, quand nous agissons pour éviter un mal quel- conque plutôt que pour nous procurer du plaisir. Car en général, on entend par ce qui dépend de quelqu'un ce que sa nature est capable de supporter; et l'on dit qu'une chose ne dépend pas de lui, quand sa nature n'est pas ca- pable de l'endurer, et que cette chose n'est naturellement conforme ni à son instinct ni à sa raison. § 21. Voilà comment en parlant des enthousiastes et des devins qui prédisent l'avenir, on affirme, bien qu'ils fassent acte de pensée, qu'il ne dépend pas d'eux de dire ce qu'ils disent ni de faire ce qu'ils font. § 22. On ne se possède pas davan- tage sous l'influence de la passion; et l'on peut assurer qu'il y a telles pensées et tels sentiments qui ne dépendent pas de nous, non plus que les actes qui viennent à la suite de ces pensées et de ces raisonnements. C'est là ce qui faisait dire à Philolaus avec tant de raison qu'il y a cer- taines idées plus fortes que nous.

��plus bas le mol de Philolaus. — Qui toute l'anliquilé a cru au.\ devins.

triomphent liabitiicllcmcitl. Mais non Platon même et Aiislole semblent ù

pas nécessaiiemenl. — Ceque sa na- peine avoir fait exception.

lure est capable de supporter, Obser- § 22. Non plus que les acies. Ces

\ation très-délicate, et qui dans bien cas sont tellement rares qu'ils ne

des cas doit provoquer Tindulgcncc. portent point une véritable atteinte à

§'21. Des devins qui prédisent l'ave- la liberté; c'est une sorte de folie

nir. 11 est assez remarquable que passagère. — Philolaiis. Voir plus

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