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comment je le prouve. Plus haut, il a été démontré que ce qui est suivant la volonté n’est pas forcé ; et à plus forte raison, que tout ce qu’on veut est parfaitement libre. Mais nous n’avons démontré réellement que ceci, à savoir qu’on peut faire librement des choses qu’on ne veut pas. Or, il y a une foule de choses que nous faisons sur le champ par cela seul que nous les voulons, tandis que l’on ne peut jamais agir sur le champ par réflexion.


CHAPITRE VIII.

Définition de l’acte volontaire ; Il suppose toujours l’emploi de la raison. Le nécessaire, ou la force.— Différence de l’homme et des autres êtres animés : l’acte volontaire vient d’une cause intérieure ; l’acte nécessaire vient d’une cause étrangère. — De la tempérance et de l’intempérance. — Contrainte morale : les enthousiastes, les devins ; mot de Philolaus. — C’est encore affirmer la liberté que de la nier.


§ 1[1]. S’il faut nécessairement, comme nous l’avons vu, que l’acte libre et volontaire se rapporte à l’une de ces trois choses : l’appétit, la réflexion, la raison ; et s’il n’est

  1. Comme nous l’avons vu. Voir plus haut, ch. 7, § 2. — Et s’il n’est aucune des deux premières. C’est ce qui a été prouvé dans le chapitre précédent, quoique l’auteur ait beaucoup plus insisté sur l’appétit que sur la réflexion. — Sa pensée et sa raison. Il n’y a que le premier mot dans le texte ; j’ai ajouté le second pour plus de clarté.