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n'exclut point le bonheur, au sens restreint où le comprend Aristote. Dieu a voulu que, dans le cours ordinaire des choses, l'homme pût rechercher le bonheur sans manquer à la vertu. Mais il n'est pas moins certain qu'il veut aussi que, dans les circons- tances suprêmes où s'élève le conflit , ce soit le bonheur qu'on immole, au proflt du devoir qui ne doit jamais fléchir. C'est là le premier axiome de la sagesse ; c'est le seul qui soit conforme à la réalité, et qui soit digue d'une philosophie éclairée. Se trom- per sur celte base de la loi morale, c'est risquer de ne rien comprendre à la vie humaine ; et il faudra bien des eflorts de génie pour ne point se perdre sur cette voie périlleuse.
De cette erreur essentielle, en sont sorties bon nombre d'autres, moins graves, mais encore très- fàcheuses.
Celle qui se présente tout d'abord, c'est d'avoir subordonné la morale à la politique. Au début de sou ouvrage comme à la fin, Aristole soutient cette opinion étruuge, que c'est la politique qui est la science fondamentale ou architectonique, pour em- prunter son expression ; et il entend par là, « que la >> politique détermine non seulement quelles sont les » sciences indispensables à l'existence des États,
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