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VI.}}

De l’homme considéré comme cause. Il est le seul parmi les animaux à jouir de ce privilège. — De la nature diverse des causes : les causes immobiles, les causes motrices ; citations des Analytiques. — L’homme est une cause libre ; il peut faire ou ne pas faire ce qu’il fait. De la louange et du blâme dont la vertu et le vice sont l’objet ; la vertu et le vice sont purement volontaires, et dépendent du libre arbitre de l’homme.


§ 1[1]. Prenons maintenant un autre principe pour l’étude qui va suivre, et ce principe le voici : Toutes les substances selon leur nature sont des principes d’une certaine espèce ; et c’est là ce qui fait que chacune d’elles peut engendrer beaucoup d’autres substances semblables ; comme, par exemple, l’homme engendre des hommes ; l’animal engendre généralement des animaux ; et la plante, des plantes. § 2[2]. Mais outre cet avantage, l’homme a le privilège spécial parmi les animaux d’être le principe et la cause de certains actes ; car on ne peut pas dire d’aucun autre animal que lui, qu’il agisse réellement. § 3[3].

  1. Chacune d’elles peut engendrer. Il semble que cette formule est un peu trop générale, et qu’il y a des substances qui n’ont pas la faculté de se reproduire.
  2. Cause de certains actes. Il faut entendre, d’actes volontaires. — Qu’il agisse réellement. Sans doute en tant qu’être libre et intelligent, ayant conscience de ce qu’il fait. C’est une grande et juste idée de la nature de l’homme.
  3. Dieu seul peut-être. Ces idées sont d’accord avec toutes celles qu’Aristote a si admirablement exprimées dans la Métaphysique sur le premier moteur.