Cette page n’a pas encore été corrigée
choses qui rendent naturellement l’âme humaine pire ou meilleure ; et il ne se trouve qu’en elles. § 4[1]. Les hommes ne sont appelés vicieux qu’à cause de leurs jouissances et de leurs douleurs, parce qu’ils poursuivent et fuient les unes et les autres autrement qu’il ne faut, ou bien celles qu’il ne faut pas. § 5[2]. Aussi, tout le monde convient aisément que les vertus consistent dans une certaine apathie, un certain calme à l’égard des plaisirs et des peines, et que les vices consistent dans des dispositions toutes contraires.
CHAPITRE V.
De la vertu morale. Elle est toujours un milieu, qui est tantôt dans le plaisir, tantôt dans la douleur. Difficulté de bien reconnaître l’excès et le défaut d’après lequel on doit caractériser le vice contraire a la vertu.
§ 1[3]. Après avoir reconnu que la vertu est en nous cette manière d’être morale qui nous fait agir le mieux possible, et qui nous dispose le plus complètement à bien faire ;
- ↑ Les hommes ne sont appelés vicieux. On peut être vicieux sans trouver du plaisir à faire le mal, sans fuir une douleur que le devoir impose.
- ↑ Une certaine apathie. Ce n’est pu l’insensibilité générale recommandée plus tard par le Stoïcisme ; c’est plutôt une certaine modération, qui sait dominer les passions et les amortir.
- ↑ Le bien suprême… conforme à la droite raison. Principe excellent, qui renferme toute la destinée de l’homme et tout son bonheur.