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25(5 MORALE A EUDÈME.

peu et avec peine. § 9. Celui qui ne sait jamais supporter la douleur, même quand il serait mieux de la supporter, est un homme mou. Celui qui supporte toutes les souf- frances sans distinction, n'a pas précisément de nom spécial, mais par métaphore on peut l'appeler un homme dur, grossier, et fait pour endurer la misère et le mal. § 10. Le vaniteux est celui qui prétend plus qu'il ne mé- rite ; l'homme au cœur bas est celui qui s'attribue moins qu'il ne lui revient -, le prodigue est celui qui est excessif dans toute espèce de dépenses ; le ladre sans libéralité est celui qui, par un défaut opposé, ne sait en faire aucune. § 11. Cette observation s'applique encore à ceux qu'on appelle des avares et des fastueux. Celui-ci va fort au-delà du convenable ; et l'autre reste fort en deçà. Le fourbe est celui qui cherche toujours à gagner plus qu'il ne doit; le niais est celui qui ne sait pas même gagner là où il doit gagner légitimement. § 12. L'envieux est celui qui s'afflige des prospérités d'autrui plus souvent qu'il ne faut ; car on a beau être digne de son bonheur, ce bon- heur même excite la douleur des envieux. Le caractère contraire à celui-là n'a pas reçu de nom particulier; mais c'est de tomber dans cet autre excès de ne jamais s'affliger même de la prospérité des gens qui sont indignes de leurs succès, et de se montrer facile en ceci, comme les gour- mands le sont en fait de nourriture. L'autre caractère extrême est implacable à cause de la haine qui le dévore. § 13. Du reste, il serait bien inutile de définir ainsi chacun des caractères, et de démontrer que ces traits ne sont point en eux accidentels ; car aucune science ni

§ ly. Aucune science, ni tlicorique, ni pialtque. Remarque peu

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