§ 7[1]. Le bien se prend en une foule d’acceptions, et il en reçoit autant que l’être lui-même. L’être, d’après les divisions établies ailleurs, exprime la substance, la qualité, la quantité, le temps ; et il se retrouve en outre dans le mouvement, qui est subi et dans le mouvement qui est donné. Le bien se retrouve également dans chacune de ces catégories diverses ; et ainsi, dans la substance, le bien est l’entendement, le bien est Dieu ; dans la qualité, il est le juste ; dans la quantité, c’est le terme moyen et la mesure ; dans le temps, c’est l’occasion ; et dans le mouvement, c’est, si l’on veut, ce qui instruit et ce qui est instruit. § 8[2]. De même donc que l’être n’est pas un dans les classes qu’on vient d’énoncer, de même le bien n’y est pas un non plus ; et il n’y a pas davantage une science unique de l’être ni du bien. Il faut ajouter qu’il n’appartient pas même à une science unique d’étudier tous les biens d’appellation identique, par exemple, l’occasion et la mesure ; et que c’est une science différente qui doit
- ↑ Établies ailleurs. Dans les Catégories, id. ibid. — La substance, la qualité, etc. Il n’y a que cinq Catégories sur dix de nommées ici. — Et il se retrouve en outre. Pensée obscure, qu’il aurait fallu éclaircir par quelqu’exemple. — Le bien est l’entendement… Est Dieu. C’est-à-dire que l’homme, participant dans une certaine mesure à l’intelligence divine, et Dieu, sont les plus élevés des êtres ; et les meilleures des substances. Ou bien faut-il comprendre qu’il ne s’agit ici que du seul entendement de Dieu ? — Dans la qualité, il est le juste. Doctrine très contestable. — Si l’on veut. J’ai ajouté ces mots. — Ce qui instruit et ce qui est instruit. L’original ne peut pas offrir un autre sens. Celui-ci d’ailleurs est assez bizarre ; et l’auteur veut dire sans doute que le meilleur mouvement est celui de l’esprit, qui s’instruit lui-même on qui en instruit un autre.
- ↑ De même donc que l’être. La plupart de ces idées se retrouvent dans la Morale à Nicomaque, loc. laud., livre 1, ch. 3.