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et qu’il importe de ne pas méconnaître. Et pour revenir à la santé, les fonctions que je viens de citer sont bien autrement essentielles que la condition de manger de la viande ou de se promener après dîner.

§ 5[1]. C’est tout cela qui fait qu’on agite tant de questions sur le bonheur, et qu’on se demande ce qu’il est, et comment on peut se l’assurer ; car il y a des gens qui prennent pour ces parties constitutives du bonheur les choses sans lesquelles le bonheur serait impossible.


CHAPITRE III.

Des théories antérieures. Il ne faut pas tenir compte des opinions du vulgaire ; il ne faut étudier que celles des sages. — Il est plus conforme à la raison et plus digne de Dieu de croire que le bonheur dépend des efforts de l’homme, plutôt que de croire qu’il est le résultat du hasard ou de la nature.


§ 1[2]. Il serait fort inutile d’examiner une à une toutes les opinions émises à ce sujet. Les idées qui passent par la tête des enfants, des malades ou des hommes pervers, ne méritent pas l’attention d’un esprit sérieux. Il n’est que faire de raisonner avec eux. Mais les uns n’ont besoin que

  1. Les choses sans lesquelles… Par exemple, les biens extérieurs sans lesquels le bonheur ne serait que très imparfait. Voir la Morale à Nicomaque, livre 1, ch,. 6, § 14.
  2. Ou de la politique. C’est-à-dire, la législation pénale, qui prononce les châtiments contre les coupables. — Que ceux de la médecine. J’ai ajouté ceci.