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rents, il faut aussi que les parties de l’âme qui nous les font connaître, soient différentes comme eux.

§ 5. Autre en effet est l’intelligible, autre est le sensible ; et comme c’est l’âme qui nous les fait connaître l’un et l’autre, il faut que la partie de l’âme qui se rapporte aux sensibles, soit tout autre que celle qui se rapporte aux intelligibles. La volonté et la libre réflexion s’appliquent aux choses de sensation et de mouvement, en un mot à tout ce qui peut naître et périr.

§ 6. Notre volonté délibère sur les choses qu’il dépend de nous de faire, ou de ne pas faire, après une décision préalable, et où la volonté et la préférence réfléchie peuvent s’exercer pour agir, ou ne pas agir, selon notre choix. Mais ce sont toujours des choses sensibles, et qui sont en mouvement pour changer d’ une façon quelconque. Par conséquent la partie de l’âme qui choisit et se détermine se rapporte, ensuivant la raison, aux choses sensibles.

§ 7. Ces points une fois fixés, nous devons, puisque la raison s’applique à la vérité, rechercher quelles sont les conditions du vrai dans l’âme. Or, le vrai peut être atteint par la science, la prudence, l’entendement, la sagesse et la conjecture. Il faut donc nous demander, pour faire suite à ce qui précède, à quel objet se rapporte chacune de ces facultés.

§ 8. D’abord, la science s’applique à ce qui peut