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que ce que nous appelons être heureux. Ainsi donc, être heureux, ou le bonheur ne consiste qu’à bien vivre ; mais bien vivre, c’est vivre en pratiquant les vertus. En un mot, c’est, là la vraie fin de la vie, le bonheur et le bien suprême.

§ 3. Le bonheur, par conséquent, se trouvera dans un certain usage des choses, et dans un certain acte ; car, ainsi que nous l’avons dit, toutes les fois qu’il y a en même temps faculté et usage, c’est l’usage et l’acte qui sont la fin véritable des choses. La vertu n’est qu’une faculté de l’âme ; mais, pour elle, il y a de plus l’usage et l’acte des vertus qu’elle possède ; et par suite, c’est l’acte et l’usage de ces vertus qui sont aussi sa vraie fin. Donc, le bonheur consiste à vivre selon les vertus.

§ 4. D’autre part, comme le bonheur est le bien par excellence, et qu’il est une fin en acte, il s’ensuit qu’en vivant suivant les vertus, nous sommes heureux, et que nous jouissons du bien suprême.

§ 5. Par suite encore, comme le bonheur est le bien final et la fin de la vie, il est bon de