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§ 9[1]. Pendant le sommeil, le sang afflue moins aux parties extérieures du corps, de telle sorte que, si on les pique, le sang n’en sort pas aussi complètement que d’habitude. Le sang vient de la lymphe par la coction ; et la graisse vient du sang. Quand le sang est malade, il se forme un flux sanguin, une hémorroïde, soit par le nez, soit au fondement, soit dans les varices. Le sang, quand il est corrompu dans le corps, y forme du pus ; et le pus forme un abcès. § 10[2]. Le sang des femelles présente des différences avec celui des mâles. Il est plus épais et plus noir, à santé égale et à âge pareil. Dans les femelles, il y a moins de sang à la surface du corps ; mais à l’intérieur il y en a davantage. De tous les animaux femelles, c’est

  1. Le sang n’en sort pas aussi complètement. Il ne paraît pas que cette observation soit exacte, bien qu’elle ne soit pas très-difficile à faire. — Par la coction. On ne comprend pas bien ce que l’auteur a voulu dire ici. — La graisse vient du sang. Sans doute ; mais dans le corps tout vient du sang, en un certain sens, puisque c’est le sang qui nourrit le corps tout entier. — Quand le sang est malade. C’est la traduction littérale du texte ; mais le fait n’est peut-être pas très-exact ; le saignement de nez n’est pas une maladie du sang, proprement dite, non plus que les hémorroïdes ou les varices. Ce serait plutôt une maladie ou une affection des vaisseaux sanguins.
  2. Des femelles… des mâles. J’ai conservé l’expression toute générale du texte ; quelques traducteurs ont plus particulièrement appliqué ceci à l’espèce humaine, aux hommes et aux femmes. — Il est plus épais et plus noir. Il ne semble pas que cette différence soit réelle ; mais il est possible que les climats aient une influence décisive, et qu’en Grèce les choses ne soient pas tout à fait ce qu’elles sont dans nos contrées. — De tous les animaux femelles. Ceci confirme la remarque faite au début de ce paragraphe. — Dans un état morbide. L’expression n’est peut-être pas assez précise. Le sang n’est pas malade lui-même ; mais, par une cause ou par une autre, il sort en trop grande abondance. — Le nom de perte. Le texte dit précisément : « Flux » ; voir le Traité de la Génération des animaux, livre I, §§ 72-75, et livre IV, § 20, édit. et trad. Aubert et Wimmer, où Aristote donne des explications plus développées sur le flux mensuel de la femme, pp. 98 et 290.