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grenouille. § 7[1]. Certains animaux ont du fiel dans une poche jointe au foie ; d’autres n’en ont pas. Parmi les vivipares en même temps quadrupèdes, le cerf n’en a pas, non plus que le daim, ni le cheval, le mulet, l’âne, le phoque et quelques espèces de porcs. Les biches qui ont reçu le nom d’Achaïnes ont, dit-on, du fiel sous la queue. Pourtant la matière dont on entend parler a bien, si l’on veut, la couleur du fiel ; mais elle n’est pas aussi

  1. . Du fiel. Le fiel est la bile des animaux, de même que la bile est le fiel de l’homme ; le grec n’a qu’un seul mot pour exprimer la bile et le fiel. Notre langue en a deux, peut-être sans grand avantage. — Une poche jointe au foie. C’est la vésicule biliaire ; voir l’Anatomie comparée de M. Gegenbaur, p. 759, trad. française. — Le cerf n’en a pas ; voir le Traité des Parties des Animaux, liv. IV, ch. II, où la plupart de ces observations sur la bile sont répétées. Il est constaté par la zoologie moderne que la vésicule biliaire manque tout à fait dans plusieurs ordres d’animaux, et notamment dans ceux que cite Aristote. — Quelques espèces de porcs. Cette restriction est nécessaire ; car tous les porcs ne sont pas privés de fiel ; mais il arrive souvent que la bête est si grasse que la vésicule disparaît dans la substance du foie ; voir la note de MM. Aubert et Wimmer, qui expliquent ainsi l’erreur où Aristote a pu tomber. Il aura vu quelques porcs qui n’avaient pas de fiel ; et il en a conclu que quelques espèces en étaient dépourvues. Il paraît au contraire que seul, parmi les Pachydermes, le porc a la vésicule biliaire. — Le nom d’Achaïnes. Voir plus loin, liv. IX, ch. VII, § 6, une autre observation sur cette même espèce de cerf dite Achalne. Ces cerfs et ces biches se trouvaient, à ce qu’on croit, en Crète, près d’une ville appelée Achala ; voir le Scholiaste sur les Argonautiques d’Apollonius de Rhodes, chant IV, vers 175. Ces animaux se nommaient aussi les Spathinées ; et ils avaient de très-grandes cornes. — Du fiel sous la queue. Le fait n’est pas absolument fabuleux, comme on pourrait le croire ; il y a une espèce de cerf, à tête couronnée, dont la queue sécrète un liquide assez semblable à de la bile ; voir la note de MM. Aubert et Wimmer. — Sa position extérieure. Presque toutes les éditions donnent Intérieure, au lieu d’Extérieure. J’ai adopté cette dernière leçon d’après MM. Aubert et Wimmer. Mais ainsi que ces auteurs le remarquent, ce passage n’en reste pas moins obscur.