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CHAPITRE IV

Bouches ou gueules des animaux ; différences dans la grandeur ; très-fendues, petites ou moyennes ; l’hippopotame d’Egypte ; sa crinière, son pied fendu ; son mufle ; son osselet ; ses dents ; sa queue ; sa voix ; sa grandeur ; son cuir ; ses organes intérieurs.

§ 1[1]. La bouche des animaux présente aussi bien des différences de grandeur. Chez les uns, elle est très-fendue, comme celle du lion, du chien et de tous les animaux à dents en scie ; d’autres ont la bouche petite, comme l’homme ; d’autres enfin ont une bouche moyenne, comme l’espèce porcine.

§ 2[2]. Le cheval de rivière, l’Hippopotame d’Egypte, a une crinière comme le cheval ; il a le pied fendu, comme le bœuf ; son mufle est recourbé ; il a aussi un osselet, comme les animaux à pied fendu, et des dents saillantes, qui paraissent à peine. Il a la

  1. La bouche. J’ai préféré ce mot à celui de Gueule, parce qu’un peu plus bas, il est question de l’homme. — À dents en scie. Voir plus haut, ch. III, § 13.
  2. Le cheval de rivière. J’ai traduit littéralement le mot du texte, en ne faisant que le paraphraser. Il est clair d’ailleurs que tout ce passage sur l’hippopotame d’Egypte n’est qu’une interpolation, qui ne tient ni à ce qui précède, ni à ce qui suit. En outre, ce passage est plein d’erreurs, et Aristote n’avait jamais vu l’animal dont il parle sur des récits inexacts. Voir Buffon, article Hippopotame, p. 319. — A une crinière. L’hippopotame n’a pas de crinière. — Il a le pied fendu comme le bœuf. Les pieds de l’hippopotame sont divisés en quatre ongles, et non pas en deux comme celui du bœuf. — Son mufle est recourbé. C’est inexact, son museau n’est pas relevé ; il est comme celui du buffle pour la forme générale, mais beaucoup plus grand. — Des dents saillantes. L’hippopotame n’a pas du tout des défenses, comme l’éléphant. — Qui paraissent à peine. Ceci est plus vrai ; et quoique les dents soient fort grandes, elles sont cachées sous les lèvres quand la bouche est fermée. — La queue du porc. Sa queue ressemble plutôt à celle de la tortue, bien qu’elle soit incomparablement plus grande. — La voix du cheval. Il ne hennît pas comme le cheval ; mais sa voix se rapproche davantage du mugissement du buffle. — Sa grandeur… celle de l’âne. L’hippopotame est non seulement plus gros que l’âne ; mais il est beaucoup plus grand que le plus grand cheval. — En faire des dards. Le cuir de l’hippopotame est très-dur et fort épais ; mais il ne l’est pas au point de fournir des dards. Buffon, d’après Zerenghi, a réfuté tout ce passage d’Aristote ; article Hippopotame, pp. 321 et 331. Toutes les erreurs accumulées dans ce passage interpolé sont empruntées d’Hérodote, qui sans doute n’avait pas vu non plus d’hippopotame ; liv. II, ch. LXXI, p. 95, édit. Firmin-Didot.