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détail. § 2[1]. Il n’y a pas, pour ainsi dire, de quadrupèdes vivipares qui ne soient velus ; mais ils ne le sont pas à la manière de l’homme, qui n’a de poils qu’en petit nombre et très-courts, si ce n’est à la tête, qui est chez lui plus poilue que chez aucun autre animal. § 3[2]. Tous ceux des autres animaux qui ont des poils ont les parties supérieures du corps plus velues ; et les parties de dessous sont, ou tout à fait nues, ou moins garnies. Chez l’homme, c’est tout le contraire. § 4[3]. L’homme a également des cils aux deux paupières ; il a des poils aux aisselles et au pubis. Les autres animaux n’ont pas de poils à ces deux dernières parties, non plus que des cils à la paupière d’en bas, si ce n’est que, chez quelques-uns, il y a quelques poils très-rares au-dessous de cette paupière. § 5[4]. Les quadrupèdes pourvus de poils ont tantôt le corps

  1. Pour ainsi dire. Cette réserve d’Aristote est très-justifiée, et dans ces derniers temps, on a cité une espèce de cheval sans poils, qui vient du centre de l’Asie, à ce que l’on croit. — Si ce n’est à la tête. Tous ces rapprochements sont frappants d’exactitude ; et c’est toujours l’homme qui est pris pour le type supérieur, d’après la méthode qu’Aristote s’est tracée dès le début.
  2. Ont les parties supérieures du corps plus velues. Parce que ces parties ont en effet plus besoin d’être protégées ; les parties de dessous le sont par leur position même.
  3. . L’homme a également. Même remarque que plus haut sur la méthode adoptée par Aristote. — Quelques poils très-rares. On doit constater la parfaite exactitude de toutes ces observations délicates.
  4. . Comme le porc. Il n’en est pas tout à fait du porc comme de l’ours et du chien : ces deux espèces ont des poils abondants sur tout le corps, et c’est comme une fourrure. Le porc a bien aussi des poils sur toutes les parties du corps ; mais ces poils sont rares et très-clairsemés, loin de former une robe. Le porc n’aurait pas dû être cité ici. — Une crinière, comme le lion. La crinière dans le lion enveloppe la tête entière, tandis que, dans le cheval, l’âne, l’hémione, elle ne règne que sur une partie du col. La langue grecque a deux mots distincts pour ces deux espèces de crinières ; la nôtre n’en a qu’un. — Un toupet. J’ai dû prendre ce mot, faute d’un meilleur, qui serait aussi plus spécial. On pourrait prendre le mot d’Aigrette. — Le Bonase, J’ai reproduit le mot grec ; il est difficile de savoir précisément quel animal Aristote entend désigner ici. C’est sans doute le bison ou l’aurochs, qui est bien un animal sauvage et qui a une crinière et des cornes. On le trouvait autrefois et du temps d’Aristote sur les bords du Danube, dans les contrées qui composent aujourd’hui la Servie, la Bulgarie et la Roumanie.