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§ 7[1]. C’est le poumon qui a le plus de sang de tous les organes, dans les animaux qui ont un poumon, et qui sont vivipares, soit en eux-mêmes, soit au dehors. Dans sa masse entière, le poumon est spongieux ; et les vaisseaux de la grande veine accompagnent chaque bronche. Mais ceux qui croient que le poumon est vide de sang ont été trompés, en ne regardant que les poumons enlevés aux animaux d’où le sang s’était échappé en totalité, aussitôt qu’ils avaient été découpés. § 8.[2]. Entre tous les viscères, le cœur est le seul à avoir du sang ; car le poumon n’en a pas précisément en

  1. Qui a le plus de sang. Cette généralité est vraie, quoiqu’Aristote ne pût pas se rendre compte de l’hématose proprement dite. C’est le poumon qui fait le sang, en le renouvelant sans cesse de façon à le vivifier et à le rendre nutritif ; voir le § suivant. — Soit en eux-mêmes, soit au dehors. Cette distinction, qui n’est pas fausse, n’a pas été conservée par la science, qui a pris d’autres bases de classification, plus claires que celle-là. — Est spongieux. La simple vue suffit à montrer que c’est bien la nature du poumon ; ses cellules en font une sorte d’éponge. — Les vaisseaux de la grande veine. Ceci n’est pas exact, si, par la grande veine, on entend la veine cave ; mais il est certain d’un autre côté que les ramifications de l’artère et des veines pulmonaires suivent celles des bronches. — Ceux qui croient. Il y avait déjà en effet des dissensions sur toutes ces questions de physiologie et d’anatomie ; et Aristote y fait souvent allusion dans ses ouvrages d’histoire naturelle. — Aussitôt qu’ils avaient été découpés. J’ai pris un terme général, parce qu’il peut s’agir des animaux découpés après les sacrifices, aussi bien que de dissections anatomiques.
  2. Le seul à avoir du sang. Ceci est fort exact, avec l’explication qu’en donne Aristote ; il voit bien que le cœur est le centre du système sanguin. Ce n’est pas précisément le cœur qui fait le sang ; mais il le reçoit et le renvoie. — Dans les veines qui le traversent, et qui lui viennent du cœur. — Dans chacune de ses cavités. Ces cavités sont les deux oreillettes, l’une à droite, l’autre à gauche, et les deux ventricules placés au-dessous et de même. Mais pour Aristote, le cœur n’a que trois cavités, comme il l’a dit plus haut, § 1. — Le plus léger. On pourrait croire que ceci se rapporte à la distinction, dans le cœur, du sang artériel et du sang veineux. La cavité du milieu étant très probablement pour Aristote l’oreillette gauche ou le ventricule gauche, le sang qu’il appelle le plus léger est celui qui revient du poumon au cœur. MM. Aubert et Wimmer paraissent croire au contraire que c’est le sang du ventricule droit. Voir plus haut § 4 et la note.