Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/357

Cette page n’a pas encore été corrigée

main est composé de muscles et n’a pas reçu de nom spécial.

§ 5[1]. Le membre autre que le bras est également double ; c’est la jambe. On distingue, dans la jambe, la cuisse, ou fémur, qui a deux têtes ; la rotule qui a un siège mobile ; et la jambe proprement dite, qui a deux os. La partie antérieure de la jambe est le devant de la jambe ; la partie postérieure est le gras de la jambe, qui est une chair pleine de muscles ou de veines. Tantôt cette partie est très relevée vers le jarret, chez ceux qui ont des fesses volumineuses ; chez ceux qui ont au contraire de petites fesses, elle est plutôt abaissée.

§ 6[2]. L’extrémité du devant de la jambe est

  1. Le membre autre que le bras. Le mot qui correspond dans le texte à celui de membre a, dans le grec, une étendue plus grande que notre mot de membre. — La cuisse, ou fémur. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte ; j’ai ajouté le synonyme de fémur, à cause de ce qui suit. L’os de la cuisse, le fémur proprement dit, a, en effet, deux têtes ; on pourrait même aller jusqu’à trois : la tête du fémur, le grand trochanter et le petit trochanter. Ces trois proéminences sont dans la partie supérieure, où le fémur s’insère à la cavité cotyloïde ; à la partie inférieure, il y a aussi deux tubérosités, qui sont peut-être les deux seules dont Aristote veut parler. — Qui a un siège mobile. C’est la traduction littérale du mot grec. — La jambe proprement dite. J’ai ajouté ces derniers mots, parce que la jambe se prend aussi pour le membre entier, composé de la cuisse et de la jambe inférieure. — Le devant de la jambe… le gras de la jambe. La langue grecque a des mots spéciaux que n’a pas la nôtre. — De muscles, et de nerfs aussi ; mais Aristote ne distingue pas les muscles et les nerfs. — Ou de veines. Il semble que la conjonction et aurait été plus convenable. — Des fesses volumineuses. L’observation est curieuse ; mais elle n’est peut-être pas très exacte.
  2. La cheville. Cette définition est très imparfaite en ce que la cheville est l’une en dedans, l’autre en dehors, et ne fait pas partie du devant de la jambe. Ce qu’on appelle la cheville dans le langage vulgaire, n’est qu’une protubérance, sur chaque jambe, du tibia pour la malléole interne, et du péroné pour la malléole externe. Il ne semble pas qu’Aristote ait connu cette disposition des os, d’après la définition qu’il donne de la cheville ; mais cette définition est trop vague pour qu’on puisse dire qu’il se soit complètement mépris sur la nature de la cheville, en ayant l’air d’en faire un os à part. Voir plus loin, ch. XII, § 4.