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§ 27. Nous reviendrons plus tard avec plus de précision encore sur ce qui regarde les diverses espèces d’animaux, et aussi sur le caractère et la façon de vivre de chacune de ces espèces.


Ch. 1. Ce début paraît un peu brusque ; et des commentateurs ont proposé de regarder le premier livre du Traité des Parties des Animaux comme le préambule nécessaire de l’Histoire des Animaux. Cette opinion n’est pas acceptable, puisqu’alors le Traité des Parties des Animaux serait à son tour décapité. Patrizzi croyait que l’Histoire des Animaux faisait suite au Traité des Parties. C’est le contraire qui est vrai. Voir l’Aristote de M. Lewes, p. 279. Les grands naturalistes, Buffon, Cuvier, ont commencé leurs ouvrages en exposant la méthode qu’ils comptaient suivre. Aristote n’expose pas ici la sienne, bien qu’il n’ait pas tout à fait omis ce soin, même dans l’Histoire des Animaux. Voir plus loin chap. VI, §§ 10 et 11. Mais sa méthode d’histoire naturelle est exposée surtout dans le traité des Parties des Animaux, où elle remplit tout le premier livre. Le lecteur voudra bien se reporter à cet autre ouvrage.

CHAPITRE II

Parties communes à tous les animaux : l’une pour prendre la nourriture, l’autre pour en rejeter l’excrétion ; La bouche, l’intestin ; rapports de la vessie pour l’excrétion liquide, et de l’intestin pour l’excrétion sèche ; organes génitaux.

§ 1[1]. Tous les animaux ont certaines parties qui leur sont communes : celle par où ils prennent leur nourriture, et celle où ils la reçoivent. Ces parties se ressemblent ou diffèrent entre elles, selon ce

  1. Par où ils prennent leur nourriture. C’est la bouche et les organes correspondants, selon les diverses espèces d’animaux. — Celle où ils la reçoivent. C’est l’estomac et les organes correspondants. L’auteur explique lui-même un peu plus bas ce que sont ces premières parties communes à tous les animaux, la bouche et l’intestin. — Ce qu’on a déjà exposé. Voir plus haut, ch. I, §§ 5 et suivants. — Ces parties que nous venons d’indiquer. La bouche et l’estomac. — Le résidu de la nourriture. Les excréments sous toutes les formes. Après ces mots, les manuscrits ajoutent : « et à la prendre » Schneider a proposé de retrancher cette addition, qui est en effet hors de place ; et MM. Aubert et Wimmer l’ont supprimée dans leur texte ; la correction est de toute évidence, et je l’ai adoptée. — Je dis la plupart. Le texte n’est pas tout à fait aussi précis. — L’intestin. J’ai pris ce mot, parce qu’il exprime une idée plus générale que celui d’estomac, ou même celui de ventre. D’après l’étymologie, le mot grec signifie le creux. — Les autres parties. Ainsi Aristote distingue ici trois parties : la bouche, l’intestin et la partie excrétoire. Dans le Traité des Parties des Animaux, liv. II, ch. X, §, 1 il n’en distingue que deux, la bouche et la partie excrétoire. L’ouverture buccale et l’ouverture anale se retrouvent, comme indispensables, chez les animalcules les moins formés, les protozoaires, comme les appellent les naturalistes modernes.