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sa relation avec l’infini, elle ne peut s’empêcher de s’avouer qu’il est incommensurable ; et que tout ce que l’homme sait à cette heure, et même tout ce que l’homme pourra jamais savoir, s’évanouit et est égal à zéro, c’est-à-dire n’est qu’un néant, devant l’éternelle infinitude. L’esprit humain n’a donc qu’à poursuivre encore ses labeurs, sans trop s’enorgueillir, et sans se décourager non plus ; un juste milieu lui est commandé en ceci, comme en toutes choses. La sagesse d’Aristote sous ce rapport est irréprochable ; et dans ses nombreux ouvrages, on ne saurait découvrir ni vanité, ni défaillance.

D’ailleurs, les sciences n’avancent pas toujours d’un même pas. Il en est qui meurent après avoir brillé quelque temps d’un éclat trompeur et peu solide ; la divination, par exemple, l’astrologie, l’alchimie, et plusieurs sciences, qu’on pourrait citer non moins caduques que celles-là. D’autres, quoique constituées, s’arrêtent tout à coup ; elles ne sont point mortes cependant, et elles renaissent plus tard ; mais leur vie est suspendue et reste latente pendant des siècles, parce que les circonstances leur sont devenues défavorables, et qu’il faut de nouvelles con-