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et les moins humains. Cette explication d’Aristote est profondément vraie ; elle l’était de son temps ; elle l’est du nôtre ; et elle le restera à jamais. La science n’est, sous toutes ses faces, que la théorie de la nature, contemplée par l’homme et interprétée par lui. Aristote ne se trompe pas davantage quand il parle du désintéressement absolu de la science ; elle cherche à savoir pour savoir, sans aucun autre objet, comme le veut l’insatiable passion de connaître dont l’homme est doué, privilège qu’aucun être n’est appelé à partager avec lui.

Telle est la science dans sa pureté, indépendamment de ses applications utiles ; tel est son germe, qui n’a cessé de se développer, depuis qu’il s’est montré parmi les hommes, à une époque déterminée, sous des conditions précises, et qui ne s’éteindra qu’avec l’humanité elle-même. Ce premier regard sur l’univers est nécessairement confus, puisqu’il embrasse tout ; et voilà comment, au début, la philosophie est la seule science, parce que, en effet, c’est l’ensemble des choses que la curiosité de l’homme essaye de comprendre, et que d’abord il n’aperçoit que cet ensemble complexe et mélangé. Peu