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la lumière ; « Obscurum per obscurius. » Nous serons toujours très loin de savoir sur l’homme tout ce que nous voudrions. Mais sur l’animal, dans lequel nous ne sommes pas, tandis que nous sommes en nous, que sait-on ? Sans les données intelligibles que nous transportons toujours de nous à l’animal, et que nous lui prêtons en l’étudiant, que saurions-nous de lui ?

La question de la prééminence de l’homme n’est pas neuve ; elle a été agitée jadis, sous une forme un peu différente, par la philosophie grecque. Ce n’est pas même Aristote qui l’a soulevée, non plus que son maître Platon ; c’est Anaxagore, et peut-être d’autres philosophes encore plus anciens. C’est certainement Socrate aussi, comme nous l’apprend Xénophon, son élève, quand il nous rapporte l’entretien avec Aristodème, où le sage a fait, de l’organisation de l’homme et de sa supériorité, un tableau exact et sublime. (Mémoires sur Socrate, livre I, ch. IV.) Aristote, après Anaxagore, après Socrate, reconnaît l’homme pour le plus parfait des animaux ; et c’est par l’homme qu’il compte expliquer tous les autres êtres qui sont organisés sur son modèle ; mais Aristote appre-