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où la philosophie grecque essayait ses pas chancelants, avant qu’Anaxagore ne vînt faire briller dans ces épaisses ténèbres, le rayon de l’Intelligence, qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait aperçu. Le système de la Cellule retourne ainsi à deux ou trois mille ans en arrière. Quoiqu’on puisse le louer de s’appuyer, de nos jours, sur de très profondes investigations, que l’antique sagesse n’a pas connues, le résultat définitif n’en vaut pas mieux. Bannir l’intelligence de cet univers, pour lui substituer l’action de la matière, c’est invoquer encore une fois le Chaos, qu’il faudrait laisser aux poètes et ne pas imposer à la science. D’ailleurs, ces questions appartiennent moins à la zoologie qu’à la métaphysique ; car l’origine de la vie touche de bien près à l’origine des choses. Sans doute, il doit être permis à la zoologie, comme à toutes les autres sciences, de sortir de son domaine ; mais il est bon qu’elle sache qu’elle en sort, quand elle empiète sur un domaine voisin, qui est celui de la philosophie première.

On pensera peut-être qu’il ne convient pas d’attacher tant d’importance à cette question d’ordre, et qu’il est assez indifférent de