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pas qu’une classification, quelque générale qu’elle soit, puisse embrasser à jamais tous les êtres ; et prenant pour exemple celle de Linné, en botanique et en zoologie, il s’efforce d’en démontrer l’insuffisance et les erreurs. La nature est tellement diverse, elle procède par des nuances tellement insensibles, que l’homme ne saurait, ni les comprendre, ni même les observer toutes, malgré l’attention qu’il y apporte. Cependant, Buffon ne désapprouve pas les labeurs auxquels se sont livrés les savants, et il ne nie pas entièrement l’utilité des méthodes ; elles peuvent servir à faciliter l’étude et à aider la mémoire ; mais elles ne peuvent avoir la prétention de représenter toute la nature dans ses formes innombrables ; et comme le tableau qu’on en essaierait serait toujours fort incomplet, il vaut mieux s’abstenir d’un effort qui doit échotier.

Aussi, Buffon se garde de faire une classification systématique ; et se rapprochant des Anciens plus que des Modernes, il se contente de ranger les animaux d’après le degré d’utilité que nous en tirons, et le degré de facilité que nous avons à les connaître. C’est conformément à cette règle qu’après l’homme