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exacts, ni même très sérieux. C’est souvent de la zoologie à la façon d’Élien, c’est-à-dire, des curiosités plus ou moins vraisemblables sur le caractère et les mœurs des animaux, réels ou fabuleux. Pline, qui se raille de la crédulité des Grecs, non sans quelque droit, ne se doute pas qu’il est parfois d’une crédulité bien plus aveugle encore. Buffon en a donc fait beaucoup trop d’estime ; et le jugement que porte Littré, dans la préface de sa traduction et de son édition, est bien plus équitable et beaucoup moins flatteur. Pline, en reprenant sa vraie place, n’en doit pas moins être pour nous un des auteurs les plus importants de l’époque romaine ; mais il ne faut pas le surfaire ; il peut se passer de cette injustice. Son ouvrage est digne de tout notre intérêt ; et il serait très regrettable qu’il nous manquât ; mais ce n’est pas là de la science, ni comme l’entendait Aristote, ni comme nous l’entendons.

A plus forte raison, peut-on appliquer cette critique aux deux ouvrages d’Élien, dont l’un n’est pas plus de l’histoire que l’autre n’est de la zoologie. Son traité en dix-sept livres sur la Nature des animaux est un recueil d’anecdotes, qui se succèdent sans au-