5Et encore, répondant aux reproches que lui firent plus tard les deux partis :
« S’il faut[1] parler nettement au peuple, ce qu’il a maintenant, il ne l’aurait jamais vu de ses yeux, même en rêve ; … et les puissants, plus forts que lui, me vanteraient et seraient mes amis. »
Car, dit-il, si un autre avait obtenu cette charge,
« il n’aurait[2] pas retenu le peuple et ne se serait pas arrêté avant d’avoir troublé le lait et enlevé la crème. Mais moi, comme entre deux armées, je me suis tenu aussi ferme qu’une borne. »
Troubles politiques après Solon.
XIII. Solon s’expatria donc pour toutes ces raisons. Il partit alors que les troubles politiques duraient encore ; puis les partis restèrent tranquilles pendant quatre ans[3] ; la cinquième année qui suivit l’archontat de Solon, on ne nomma pas d’archonte[4] à cause de la guerre civile ; et de nouveau, la cinquième année après, pour la même raison il n’y eut pas d’archonte. 2 Puis, au même intervalle, Damasias élu archonte resta en fonctions pendant deux ans et deux mois, jusqu’à ce qu’il fût chassé par force de sa charge. Alors on décida, à cause des dissensions, d’élire dix archontes : cinq eupatrides, trois paysans, deux ouvriers[5] ; et ils gouvernèrent pendant l’année qui suivit Damasias. Cela montre que la
- ↑ Trimètres iambiques.
- ↑ Trimètres iambiques cités par Plutarque, Solon XVI.
- ↑ La chronologie de cette période n’est pas absolument sûre. On pourrait cependant la fixer ainsi : Archontat de Solon : 592/1 — Quatre ans : 591/0-588/7 — Absence d’archonte : 587/6 — La seconde période de quatre ans partirait de la fin de la première : 587/6-584/3 — Absence d’archonte : 583/2 — Damasias : 582/1 (cf. Marbre de Paros, l. 53-4), 581/0, début de 580/79 — Les dix archontes : 580/79. (Cf. G. Mathieu, Bibl. de l’École des Hautes Études, no 216, p. 31, n. 3).
- ↑ En réalité l’élection des archontes de cette année fut annulée plus tard (cf. Xénophon, Helléniques II, 3, 1 ; Lysias XXXI 3-4 pour l’archontat de Pythodoros en 404/3).
- ↑ Roturiers agriculteurs ou industriels de la première classe (cf. XXVI 2).
